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Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/70

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ſoit végétales ; elles ſont ſtériles & ne produiſent rien. La ſageſſe eſt la mere de la fécondité.

L’amnios, le chorion, le cordon ombilical, la matrice, &c. ſe trouvent dans les deux regnes. Le fœtus humain ſort-il enfin par ſes propres efforts de la priſon maternelle ? Celui des plantes, ou, pour le dire néologiquement, la plante embrionnée, tombe au moindre mouvement, dès qu’elle eſt mûre : c’eſt l’accouchement végétal.

Si l’homme n’eſt pas une production végétale, comme l’arbre de Diane, & les autres, c’eſt du moins un inſecte qui pouſſe ſes racines dans la matrice, comme le germe fécondé des plantes dans la leur. Il n’y auroit cependant rien de ſurprenant dans cette idée, puiſque Needham obſerve que les polypes, les bernacles & autres animaux ſe multiplient par végétation. Ne taille-t-on pas encore, pour ainſi dire, un homme comme un arbre ? Un auteur univerſellement ſavant l’a dit avant moi. Cette forêt de beaux hommes qui couvre la Pruſſe, eſt due aux ſoins & aux recherches du feu roi. La généroſité réuſſit encore mieux ſur l’eſprit ; elle en eſt l’aiguillon, elle ſeule peut le tailler, pour ainſi dire, en arbres des jardins de Marli, & qui plus eſt, en arbres qui, de ſtériles qu’ils euſſent été, porteront les plus beaux fruits. Eſt-il donc ſurprenant que les beaux arts prennent aujourd’hui la Pruſſe pour leur pays natal ? Et l’eſprit