vîteſſe, il élève votre beau ſein, il anime votre cœur innocent.
En quel état ſuis-je ! Quels nouveaux ſentimens, dites-vous !… venez, Phylis, je vous les expliquerai.
Votre vertu s’éveille, elle craint la ſurpriſe même qu’elle a : la pudeur ſemble augmenter vos inquiétudes avec vos attraits : votre gloire rejette l’amour, mais votre cœur ne le rejette pas.
Vous vous révoltez en vain, chacun doit ſuivre ſon ſort : pour être heureux il n’a manqué au vôtre que l’amour ; vous ne vous priverez pas d’un bonheur qui redouble en ſe partageant : vous n’éviterez pas les pieges que vous tendez à l’univers : qui balance a pris ſon parti.
Ô ſi vous pouviez ſeulement ſentir l’ombre des plaiſirs que goûtent deux cœurs qui ſe ſont donnés l’un à l’autre, vous redemanderiez à Jupiter tous ces ennuyeux momens, tous ces vuides de la vie que vous avez paſſés ſans aimer !
Quand une belle s’eſt rendue, qu’elle ne vit plus que pour celui qui vit pour elle ; que ſes refus ne ſont plus qu’un jeu néceſſaire ; que la tendreſſe qui les accompagne autoriſe d’amoureux larcins, & n’exige plus qu’une douce violence ; que deux beaux yeux, dont le trouble augmente les charmes, demandent en ſecret ce que la bouche refuſe ; que l’amour éprouvé de l’amant eſt couronné de myr-