Page:La Mettrie - L'homme machine, 1748.djvu/117

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comme dans un Cœur entier, par exemple, mais lors même que cette organisation est détruite; la curiosité de l'Homme voudroit savoir comment un Corps, par cela même qu'il est originairement doué d'un soufle de Vie, se trouve en conséquence orné de la faculté de sentir, & enfin par celle-ci de la Pensée. Et pour en venir à bout, ô bon Dieu, quels efforts n'ont pas faits certains Philosophes! Et quel galimathias j'ai eu la patience de lire à ce sujet!

Tout ce que l'Expérience nous apprend, c'est que tant que le mouvement subsiste, si petit qu'il soit, dans une ou plusieurs fibres; il n'y a qu'á les piquer, pour réveiller, animer ce mouvement presque éteint, comme on l'a vû dans cette foule d'Expériences dont j'ai voulu accabler les Systèmes. Il est donc constant que le mouvement & le sentiment l'excitent tour à tour, & dans les Corps entiers, & dans les mêmes Corps, dont la structure est détruite, pour ne rien dire ce certaines Plantes qui semblent nous offrir les mêmes phénomènes de la réunion du sentiment & du mouvement.