Page:La Mettrie - L'homme machine, 1748.djvu/45

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encore la délicatesse du tempérament: de là cette tendresse, cette affection, ces sentimens vifs, plutôt fondés sur la passion, que sur la raison; ces préjugés, ces superstitions, dont la forte empreinte peut à peine s'effacer &c. L'Homme, au contraire, dont le cerveau & les nerfs participent de la fermeté de tous les solides, a l'esprit, ainsi que les traits du visage, plus nerveux: l'Education, dont manquent les femmes, ajoute encore de nouveaux degrés de force à son ame. Avec de tels secours de la Nature & de l'art, comment ne seroit-il pas plus reconnoissant, plus généreux, plus constant en amitié, plus ferme dans l'adversité? &c. Mais, suivant à peu près la pensée de l'Auteur des Lettres sur les Physionomies; Qui joint les graces de l'Esprit & du Corps à presque tous les sentimens du cœur les plus tendres & les plus délicats, ne doit point nous envier une double force, qui ne semble avoir été donnée à l'Homme; l'une, que pour se mieux pénétrer des attraits de la beauté; l'autre, que pour mieux servir à ses plaisirs.

Il n'est pas plus nécessaire d'