Page:La Mettrie - L'homme machine, 1748.djvu/97

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, c'est un fourbe, ou un Hippocrite dont je me défie.

Après cela qu'un vain Peuple pense différemment; qu'il ose affirmer qu'il y va de la probité même, à ne pas croire la Révélation; qu'il faut en un mot une autre Religion, que celle de la Nature, quelle qu'elle soit! quelle misere! quelle pitié ! & la bonne opinion que chacun nous donne de celle qu'il a embrassée! Nous ne briguons point ici le suffrage du vulgaire. Qui dresse dans son cœur des Autels à la Superstition, est né pour adorer les Idoles, & non pour sentir la Vertu.

Mais puisque toutes les facultés de l'Ame dépendent tellement de la propre Organisation du Cerveau & de tout le Corps, qu'elles ne sont visiblement que cette Organisation même; voilà une Machine bien éclairée! Car enfin quand l'Homme seul auroit reçu en partage la Loi Naturelle, en seroit-il moins une Machine? Des Roües, quelques ressorts de plus que dans les Animaux les plus parfaits, le cerveau proportionnellement plus proche du cœur, & recevant aussi plus de sang, la même raison donnée; que sais-je