Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/131

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l’avouerai, cher Marquis, M. le Docteur de Sorbonne étoit dans une terrible agitation ; j’avois l’air rêveur & embarassé ; à peine distinguois-je les objets présens, & je n’avois pas même remarqué que la femme qui étoit venue étoit ressortie, & nous avoit encore laissé seuls. Le pauvre garçon, dit la Duchesse, en s’approchant de moi, il rêve, il est consterné, c’est un rendez-vous que je lui fais manquer, oh cela est criant ! Avouez-moi donc, dit-elle, c’est une affaire de cœur qui cause vos distractions ; au vrai, je suis bonne dans le fonds, je ferai finir votre captivité, je serai même votre confidente si vous voulez ; je suis excellente pour le conseil, & les passions tendres m’affectent à un point qui n’est pas concevable.

Qu’on me trouve un homme jeune & dominé par ses passions, en état de les satisfaire, ne leur refusant ja-