Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son attitude étoit touchante & voluptueuse ; une de ses jambes portoit entiérement sur la duchesse, & l’autre portoit à faux sur le parquet ; son jupon presqu’entiérement relevé par cet écart, me laissoit voir jusqu’aux genoux deux jambes parfaites pour la tournure & pour la proportion ; sa gorge, cette gorge adorable que j’idolâtrois s’offroit presque toute à ma vue, une respiration précipitée la faisoit soulever, & m’en découvroit entiérement la beauté ; ses yeux divins étoient remplis d’un feu, d’une volupté, qui me mit moi-même dans un état indéfinissable : je m’approchai avec transport, & me jettant sur une de ses mains que je couvris de baisers enflâmés, à peine pus-je trouver des termes pour lui exprimer ce qu’elle m’inspiroit dans ce délicieux instant. La Marquise n’étoit pas moins émuë que moi, c’est donc vous, me dit-elle,