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DE Mr. LE VAYER.


que certains prétendus ſorciers vendent en Norvegue ; Il dit, qu’il en est de même à la Cour, & il ajoute : Aula une grande ſale, un veſtibule, la cour d’un Prince, ce mot vient du grec ἀυλὴ, inſtrument à vent, flutte, d’où eſt formé ἀυλητής joueur de fllûte ; ou bien de ἄυλος, d’où viennent Aulon, aulos, flute, inſtrument à vent, & aulus est un poiſſon, ainſi nommé à tubae ſimilitudine, quæ Græcè dicitur ἄυλος. Auſſi pour y bien guider ſa barque, un Pilote en doit parfaitement connoître les vents. L’on peut néanmoins conjecturer que l’étude de la Cour n’étoit rien moins que l’objet favori de Mr. le Vayer. Noïé, pour ainſi dire ou abſorbé dans la lecture & dans la compoſition des ſes ouvrages, il n’étoit guères possible, qu’il fut Courtisan aſſidu : Mais ſa réputation étoit trop étenduë, pour qu’il n’y fut pas connu.

Dire qu’un Savant, ſur tout un Savant de l’ordre de Mr. de la Mothe le Vayer eſt connu à la Cour, c’est à coup ſûr annoncer une connoissance bien vague, peut-être bien équivoque ; ſurtout ſi nous faiſſons attention qu’alors la Cour étoit toute partagée. Mr. le Vayer eut ſes approbateurs & ſes Cenſeurs à la Cour comme à la Ville. Pour mettre nos Lecteurs à portée d’en juger avec plus de juſteſſe & moins de partialité, nous nous contentons de rapporter ce qu’en disent les auteurs contemporains. Le Lecteur ne s’attend pas ſans doute à trouver que ceux qui ont écrit ſur Mr. de la Mothe le Vayer aient presque tous à l’uniſſon parlé à ſon avantage. Il étoit ſavant & même du premier ordre & en tout genre, ſes mœurs dans le fond étoient ſans repro-


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