de naturels ſi excellens, ni ſi capable d’eux-mêmes du ſouverain commandement dont nous parlons, qu’il n’y ait quantité de choſes à ôter & à façonner, avant qu’ils nous puiſſent repréſenter la figure d’un Prince parfait, ce qui dépend en partie de l’induſtrie de ceux à qui l’on confie un ouvrage de ſi grande importance. Ce ſont les Gouverneurs & les Précepteurs qu’on approche de ces perſonnes ſacrées, pour leur donner comme une ſeconde naiſſance, par la génération ſpirituelle des vertus morale & intellectuelles, dont ils leur doivent diſtribuer les ſemences. Que ſi Platon a eu raiſon de nommer la Magiſtrature des enfans la plus importante qui ſoit dans une Republique ; combien doit être particulierement eſtimée celle qui s’exerce ſur des fils de Rois, de qui dépend le ſalut de tant de milliers de perſonnes, & qui pour être au deſſus des Loix, ont beſoin d’être d’autant plus ſoigneuſement inſtruits, qu’ils ne les craignent point, comme font ceux qui n’ont pas ce privilege.
Il ne faut pas douter, Monſeigneur, que ceux qui ſeront honorez de cette charge auprès de Monſeigneur le Dauphin, n’y apportent une extrême diligence, jointe à une parfaite connoiſſance de tout ce qu’il y faut
