reçu de verges ſous lui ; action qui coûta depuis la vie à ce Prince. Et nôtre Hiſtoire nous fait voir un Sadregiſile, que Dagobert fit fouëtter, & raſer, pource qu’étant ſon Gouverneur il s’étoit comporté avec trop d’inſolence en ſon endroit. [Geſta Dagob.]Je ſai bien qu’il y a des Chroniques de ſaint Denis qui tâchent d’excuſer leur Fondateur, & de donner quelque couleur à cette mauvaiſe action. Mais certes elle meritoit bien le reſſentiment qu’en témoigna Clothaire Second, qui jugeoit avec beaucoup de prudence, que ce violement de reſpect en la perſonne d’un Gouverneur, étoit un degré à ſon fils pour arriver bientôt au mépris de la ſienne ; comme il l’éprouva auſſi peur de tems après, ſe voyant contraint de lui ceder le Royaume d’Auſtraſie. Tant y a que le jugement de ceux qui ſont dans des charges de ſi haute conſequence, leur doit faire éviter de ſi hacheux inconveniens. Il doivent ménager leur conduite ſelon la portée de l’eſprit qu’on a commis à leur diſcipline ; & prendre garde que les plus nobles ne ſe reduiſent guéres à ce que l’on veut que par la douceur, ſemblables au premier des métaux, qui ſe fond plûtôt par un feu de paille, que par un autre plus violent. Car il y a des naturels qui tout au contraire veulent de la
