Page:La Mothe Le Vayer - Œuvres, Tome 1, Partie 2, 1756.pdf/4

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nant, qu’il ne ſoit pas d’accord en tout avec nôtre Géographie d’aujourd’hui, attendu les changemens conſiderables qui ſe ſont faits dans le monde depuis ce tems là. On a eu attention d’en marquer les plus eſſentiels par des petites notes. Le ſecond Traité contient la Rhétorique du Prince. L’on ne craindra pas de dire que nôtre Auteur a manié cette matiere avec beaucoup de nobleſſe : il a eu plus d’égard à ce qui convient à l’homme de Cour, qu’à ce qui eſt de pure compétence des Gens de College. Il n’a pas pour cela omis les préceptes des Rhéteurs, il les a allégués, pour ne rien laiſſer ignorer à ſon Eleve. Il a ſuivi la même méthode dans le troiſiéme Traité qui contient la Morale. On voit qu’il établit dans cette partie de la Philoſophie les Dogmes d’Ariſtote avec beaucoup de ménagement, pour éviter les diſputes de conſequence. L’Œconomique du Prince eſt un des plus petits Traités ; Cette Science étant plus d’uſage pour la Campagne que pour la Cour ; Mais en revenche il traite la Politique avec une plus grande préciſion & l’on ne ſauroit nier, qu’il n’y ait inséré de très belles Maximes.

Nous finiſſons ce Volume par la Logique, & nous pouvons encore établir que nôtre Auteur n’a pas moins traité cette Partie en Maître, & comme un ſavant qui parle à un Prince ; ce qui eſt d’autant plus digne d’Admiration que cette Science plus elle eſt utile, plus elle eſt ſeche & rebutante lorſqu’on entreprend de l’enſeigner, ſur tout ſelon le train des Claſſes.

Comme la Physîque auroit trop groſſi ce Volume, nous l’avons reſervée pour le commencement du Volume ſuivant.