i Pyrrhon eût été tel, que pluſieurs l’ont représenté, je ne penſe pas que perſonne eût voulu ſuivre ſes ſentimens, & nous ſerions même ridicules de nous amuſer à les examiner. Rien ne m’oblige à le faire, que l’opinion où je ſuis, qu’il eſt peut être de ce Philoſophe comme de la plupart de ceux dont nous avons déjà parlé, à qui mille choſes ont été fauſſement attribuées ; outre ce qu’ils ont fait, comme Diogene le Cynique, d’extraordinaire & de diſcordant, exprés pour ramener les autres dans une juſte conſonance morale. Je ſai bien qu’Antigonus Carryſtius difoit, que Pyrrhon ne voulût pas ſe détourner ni pour un chariot, ni pour un précipice, ni pour la rencontre d’un chien enragé, & que ſes amis ſeuls le préſervoient de tous ces inconveniens. Mais pourquoi croirons-nous plutôt cet Antigonus, qu'Æneſidemus[1], qui a écrit huit Livres de la Secte des Pyrrhoniens, & qui aſſure, que leur Chef
- ↑ Diog. Laërt. Photius in bibl.