Aller au contenu

Page:La Motte-Fouqué - Ondine, Hachette, 1913.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

étourdi… fit entendre de nouveau la voix mystérieuse. Et Huldbrand, regardant de côté, aperçut soudain, comme la lune se montrait entre deux nuages, Ondine gracieusement couchée sur un lit de verdure, au beau milieu d’un petit îlot ombragé de hauts arbres et que l’inondation avait formé en cet endroit.

Soudain, comme la lune se montrait entre deux nuages, Huldbrand aperçut Ondine au milieu d’un petit îlot ombragé de grands arbres

Un bond, deux bonds encore parmi les vagues qui s’entre-choquent avec fureur, et le chevalier est auprès de la jeune fille, sur le frais gazon de l’île minuscule. Ondine enlace de ses bras blancs le cou de Huldbrand, le force à s’asseoir à ses côtés, et, tout de suite, sans prêter plus d’attention à l’orage, à la tempête, à l’inondation, elle dit :

— Gentil ami, maintenant que nous voici réunis et seuls tous deux, tu vas me faire le récit que je t’ai demandé. Parle-moi de la sombre forêt. On est bien ici pour raconter des histoires : notre toit de feuillage vaut bien la pauvre petite chaumière du pêcheur…

— C’est le ciel, dit Huldbrand en pressant la jeune fille sur son cœur.

Cependant, le vieux pêcheur était arrivé au bord du torrent et, comme la lune éclairait bien, il n’eut pas de peine à découvrir la retraite des deux jeunes gens. De loin, il s’écria :

— Hé là ! mon hôte ! Que faites-vous seul avec ma fille adoptive ? Je vous ai reçu sous mon toit en toute confiance : est-ce ainsi que vous abusez de mon hospitalité,