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Page:La Nézière - L'Extrême-Orient en images Sibérie, Chine, Corée, Japon, 1902.djvu/43

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d’oreiller ou de crachoir, parfois il contient du riz, parfois aussi… mais non, qu’il me suffise de dire que c’est un ami constant et fidèle, dans l’intimité comme dans le monde.

La pudeur féminine existe en Corée ; elle consiste à ne jamais laisser voir la nudité des pieds. Les convenances ordonnent aussi à la Coréenne de condition de ne sortir jamais que dans une petite boîte peinturlurée, rehaussée de cuivre et de fer blanc et secouée très énergiquement par deux robustes porteurs.

Il y a peu de temps encore il était interdit aux habitants de Séoul de rentrer dans la ville une fois le soleil couché ; les portes des murailles étaient fermées et les clefs déposées au Palais. Il est vrai que les portes s’entre-bâillaient sous la pression du pourboire et que les murs avaient des brèches qui permettaient l’escalade. Il était également défendu aux hommes de circuler le soir dans les rues. Cette interdiction ne s’étendait pas au beau sexe, et certains noctambules, pour éviter tout ennui, adoptaient sans scrupule le costume féminin. Toutes ces mesures de précaution avaient pour but de rassurer l’Empereur qui vit dans la crainte depuis que les Japonais ont assassiné sa femme, l’Impératrice Min. Le monarque apeuré a quitté le vieux Palais et ses jardins magnifiques, pour se réfugier auprès des légations dans un enclos de masures et de bicoques où l’on travaille à lui construire un nouveau palais.

De nombreux soldats assurent la garde du monarque. Ils sont armés de fusils Gras et serrés dans des uniformes à l’européenne. Beaucoup ont gardé les

Avenue des Ministères à Séoul.

S. E. Y-Yong-Ik.

Un ministre.

Un lettré.