Page:La Nature, 1874, S1.djvu/116

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curcuma. Il est probable que des papiers analogues pourraient être appliques à d’autres recherches de chimie.

Le vol des oiseaux. — On sait que M. Marey, professeur au Collège de France, est arrivé, dans un travail justement apprécié, à rendre compte de toutes les circonstances du vol des insectes. Le vol des oiseaux est bien différent et jusqu’ici, par sa complication, il a fait le désespoir de tous ceux qui l’ont étudié. Toutefois, il semble que son étude sera rendue beaucoup plus facile par les remarques que l’auteur présente aujourd’hui. Elles consistent dans ce fait que la même force appliquée au battement des ailes d’un oiseau immobile ou d’un oiseau qui se déplace horizontalement, produit incomparablement plus de résistance dans le premier cas que dans le second. Il en résulte qu’une force insuffisante pour maintenir un oiseau en place est capable de lui permettre le vol proprement dit. Beaucoup de difficultés des premiers essais disparaissent devant cette considération et l’on attendra avec impatience les applications que l’auteur se promet d’en faire.

Production des raphides d’oxalate de chaux. — Les raphides sont les cristaux aciculaires que contiennent si fréquemment à l’état microscopique les cellules végétales. On sait que les cristaux d’oxalate de chaux des végétaux, diffèrent complètement par leur forme de ceux que l’on prépare dans les laboratoires. M. West vient de reconnaître que la différence est due à une sorte d’action de présence exercée dans les plantes par le glucose ou la dextrine. En présence de ces corps, de l’oxalate d’ammoniaque arrivant lentement (par capillarité) dans un sel de chaux donne de l’oxalate de chaux, tout semblable pour la forme à celui des plantes. C’est, comme on voit, un fait nouveau à ajouter à l’histoire déjà si curieuse des oxalates.

On sait, par exemple, qu’au point de vue de l’hydratation il existe trois oxalates différents à base de chaux. C’est tantôt l’un, tantôt l’autre qui cristallise suivant que la température varie de 3 à 4 degrés à peine, et cependant la constatation de ces sels est bien loin d’être la même ; leur chaleur atomique diffère de plusieurs milliers de calories. Stanislas Meunier.


NOUVEAU SYSTÈME DE HAUT FOURNEAU

Mous donnons le dessin d’un nouveau système de construction de haut fourneau, qui tend à s’étendre considérablement dans les industries métallurgiques et principalement en Allemagne. L’auteur de ce système, M. F. Büttgenbach, directeur des ateliers métallurgiques de Neuss, près Düsseldorf, en Prusse Rhénane, a lu un rapport sur son invention au dernier meeting de l’Institut du fer et de l’acier, dans la réunion qui a eu lieu récemment à Liège.

La base du haut fourneau est formée de piles en briques, reliées par des arches, comme on le voit sur notre gravure.

Les gaz s’échappent en partie par un tube centrai, et en partie par des ouvertures latérales communiquant avec des colonnes qui servent d’issues inférieures et de supports de la galerie.

L’expérience, d’après les affirmations de l’inventeur, aurait prouvé les avantages du nouveau système. L’économie de dépense première, l’épargne de temps pour la construction, seraient surtout les points saillants du nouvel appareil. La première construction de ce système, à Meuss, remonte déjà à 1865 ; le fourneau a fonctionné depuis cette époque chaque jour, et jamais il n’aurait nécessité aucune réparation.

Haut fourneau Büttgenbach.

La gravure ci-dessus est faite d’après un modèle de l’Exposition de Vienne, et qui a été acheté par l’École impériale des mines de Saint-Pétersbourg. Un modèle semblable a figuré à l’Exposition de Paris, en 1867 ; il a reçu le seul prix qui fût concédé à sa classe et a été acheté pour le musée de l’École centrale.



Le Propriétaire-gérant. G. Tissandier.

Corbeil. — Typ. et stér. de Crété fils.