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LES PÉRIODES VÉGÉTALES
DE L’ÉPOQUE TERTIAIRE.

(Suite. — Voy. p. 83 et 123.)
§III. — Période oligocène ou tongrienne.

Nous avons vu précédemment que les rares représentants des genres demeurés européens et caractéristiques de notre zone, aulne, bouleau, charme, orme, peuplier, érable, étaient encore, à la fin de l’éocène, relégués dans des stations situées à l’écart, probablement sur des montagnes, dont l’altitude justifiait leur présence. Ces mêmes genres continuent à être peu fréquents dans le cours de l’oligocène ; ils le sont déjà plus cependant, et il est rare que chaque localité tongrienne n’en réunisse pas quelques uns, et quelquefois ne les comprenne tous, lorsqu’elle est riche et suffisamment explorée. En prenant les localités provençales dans l’ordre de leur ancienneté relative, j’observe effectivement les faits suivants (fig. 1) :

Fig. 1. — 1. Betula pulchella, Sap. — 2-5. Carpinus cuspidata, Sap. (2-3. Feuilles. — 4-5. Fruits.)

Gargas, dont l’horizon est un peu plus récent que celui des gypses d’Aix, n’a fourni jusqu’à présent les vestiges d’aucun de ces genres, en dehors du seul Quercus cuneifolia Sap. (voy. p. 85, fig. 3), espèce à feuilles coriaces et paucilobées, qui semble devoir être rattachée au groupe américain des Erythrobalanus. Au bord du petit lac de Saint-Zacharie, un peu plus récent par son âge que Gargas, on a recueilli au contraire les traces d’un aulne (Alnus prisca Sap.), d’un bouleau (Betula ulmacea Sap.), d’un Ostrya (O. tenerrima Sap.), d’un charme (Carpinus cuspidata Sap.), d’un orme