Au total, enfin, les ravages se sont si rapidement étendus en France depuis l’apparition des premiers symptômes que, sur 2 500 000 hectares consacrés, dans notre pays, à la culture de la vigne, plus d’un million sont aujourd’hui frappés ou menacés de stérilité.
LES NOUVEAUX LABORATOIRES
DU MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE.
L’enseignement supérieur est organisé de telle sorte dans notre pays que les chaires libres qui ne conduisent pas directement à un examen, doivent fatalement être désertées. Les lycées ont donné l’enseignement secondaire, les Écoles spéciales, polytechnique, normale, centrale, des mines, des forêts, prennent tous les jeunes gens qui se destinent aux carrières de l’enseignement ou de l’industrie, la Faculté des sciences prépare elle-même ses licenciés ; seuls le Collège de France et le Muséum restent sans auditeurs, leur enseignement n’a pas de sanction, les ouvrages qui traitent des sujets qu’on y étudie sont nombreux, bien faits, et l’enseignement oral donné dans ces établissements ne s’adresse plus qu’à un public très restreint, presque nul, si on en élimine en tout temps les désœuvrés et en hiver les frileux.
Comment relever cet enseignement libre qui devrait être d’autant plus important que le professeur n’est plus strictement limité par les exigences d’un programme ? comment rappeler aux étudiants le chemin de ces chaires libres qu’ils ont oublié ? C’est ce que les professeurs du Muséum ont cherché à faire en substituant à l’enseignement purement oral de l’amphithéâtre l’enseignement pratique du laboratoire. Sous leur pression, un ministre a fondé l’École des hautes études, c’est-à-dire une réunion de laboratoires dans lesquels les jeunes gens reçoivent l’enseignement pratique par excellence ; ils sont exercés là aux manipulations et aux dissections, initiés à toutes ces finesses, à ces tours de main, qui sont de tradition dans les coulisses de la science, mais qui ne peuvent être exposés sur son théâtre. Dans le laboratoire, les jeunes gens travaillent sous les yeux du maître, à ses côtés, et s’instruisent bien autrement par les conversations familières, par le contact de chaque jour, que par les leçons d’apparat qu’ils écoutaient naguère.
Sans nous occuper aujourd’hui du Laboratoire de zoologie, dirigé avec le plus grand zèle par M. A. Milne-Edwards, et par lequel ont déjà passé nombre de jeunes gens désireux de prendre le grade de licencié ès sciences naturelles ; du Laboratoire de physiologie, à la tête duquel se trouve l’illustre M. Claude Bernard, d’anatomie comparée, de géologie, nous entraînerons le lecteur rue de Buffon, dans les nouvelles constructions qui comprennent le Laboratoire de chimie de M. Frémy, le laboratoire de botanique de M. Brogniart, et le Laboratoire de physiologie et d’anatomie végétales de M. Decaisne.