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LA NATURE.

Le 6 juillet 1870, après une sécheresse prolongée, le soleil étant éclatant, 100 de jeunes feuilles d’orge donnaient respectivement 133 et 120 d’eau ; le 7 juillet on opéra sur du maïs, on obtint en une heure, de 100 feuilles, 229, 187, 179 et 178 d’eau : ce sont les nombres les plus forts qu’on ait trouvés.

Pour obtenir des feuilles une quantité d’eau aussi considérable, il faut qu’elles soient exposées au soleil, si elles sont seulement soumises à la lumière diffuse, l’évaporation diminue considérablement, enfin elle cesse presque absolument dans l’obscurité, on en jugera par les nombres suivants toujours rapportés à 100 de feuilles, obtenus à l’aide de feuilles de blé. Une feuille exposée au soleil a donné en une heure 88,2 d’eau, à la lumière diffuse 17,7, et à l’obscurité 1,1.

Avec de l’orge, on a trouvé pour la feuille au soleil 74,2 d’eau ; 18,0 pour la feuille simplement soumise à la lumière diffuse et enfin 2,3 pour la feuille maintenue à l’obscurité.

Fig. 3. — Appareil employé pour reconnaître l’influence des rayons lumineux diversement colorés.

Ces expériences sont très-faciles à répéter, elles sont à la portée de toutes les personnes qui s’intéressent à l’histoire naturelle, il suffit d’introduire une feuille dans un flacon en verre blanc et de la maintenir avec un bouchon coupé, pour reconnaître combien sont différentes les quantités d’eau exposées au soleil ou dans une chambre obscure.

Fig. 4. — Appareil employé pour reconnaître l’influence des divers rayons du spectre solaire.

Il paraît difficile de ne pas admettre d’après les résultats précédents que la lumière a sur l’accomplissement du phénomène une influence décisive, toutefois pour s’en assurer complètement, pour qu’on ne pût pas attribuer à un simple échauffement de l’atmosphère du tube la transpiration abondante obtenue, on maintint les feuilles pendant toute la durée de l’exposition au soleil à une basse température soit en plaçant le tube qui les contenait dans un manchon constamment parcouru par un courant d’eau froide, ainsi que le représente la figure 2 ; soit encore en substituant à l’eau de la glace pilée qu’on renouvelait à mesure qu’elle entrait en fusion. En opérant ainsi on reconnut qu’une feuille de blé pesant 0gr,182 donna 0gr,171 d’eau en une heure quand elle fut maintenue au soleil, et seulement 0gr,003 dans l’obscurité, l’eau du manchon était restée pendant