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LA NATURE.

il poursuivit ses études de chimie, ayant pour camarades et amis Pelouze et M. Dumas. Son premier mémoire sur la constitution de l’acide fulminique et des fulminates, fut accueilli avec une faveur marquée, et lui valut l’amitié et l’appui de M. de Humboldt. Revenu en Allemagne, il fut nommé, sur les recommandations de son illustre protecteur, professeur extraordinaire à l’université de Giessen ; il avait alors vingt et un ans. Deux ans après, il était professeur titulaire, et fondait le laboratoire, qui, pendant près de quarante ans, donna à cette petite ville, une si haute renommée. C’est là que vinrent successivement étudier Hoffmann, Fresenius et notre compatriote Gerhardt, une des gloires de l’infortunée Strasbourg. Les travaux les plus importants de Liebig ont trait à l’application de la chimie à l’agriculture, ils eurent un immense retentissement et bien que les erreurs y abondent, une influence des plus heureuses.

Liebig.

Le premier, Liebig analysa la terre arable, et y reconnut la présence d’une masse considérable d’azote combiné, élément constitutif de ces principes albuminoïdes, semblables, par leur composition, au blanc d’œuf qui donnent aux végétaux leurs qualités nutritives. Les diverses combinaisons de l’azote ne sont pas seules indispensables au développement des plantes, pour qu’elles croissent régulièrement et atteignent leur maturité, il faut encore qu’elles rencontrent, dans le sol où elles enfoncent leurs racines, certaines substances minérales, qu’on retrouve