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LA NATURE.

difficile à réussir qu’un de 10, et un de 21 centimètres 27 fois plus difficile qu’un de 7.

Échelle 1/40. Le grand équatorial de l’Observatoire de Paris.

En 1823, Lerebours acheva une lunette de 24 cent. de diamètre et de 3m,32 de foyer seulement, qui lui avait été commandé par Louis XVIII pour l’Observatoire. L’année suivante, Frauenhofer termina une lunette de même diamètre et de 4m,53 de foyer pour l’Observatoire de Dorpat. C’étaient alors les deux meilleurs instruments du monde. Voici ce qu’écrivait à cet égard J. Herschel à Schumacher, dans les Astronomische Nachrichten : « Les détails que m’a transmis M. Struve sur le pouvoir extraordinaire de l’instrument construit par Frauenhofer ne doivent laisser aucun doute sur l’excellence d’une lunette capable de séparer les deux étoiles composantes de ω du Lion et de donner la mesure de leur écartement. Je ne connais jusqu’à présent qu’une lunette au moyen de laquelle cette étoile ait été vue double ; c’est celle de Lerebours, actuellement montée à l’Observatoire de Paris. » L’astronome South s’exprimait de son côté dans les termes suivants : « Les grossissements sont de 136, 153, 224, 420 et 560 ; avec l’avant‑dernier, ω du Lion présentait sur un côté une étoile d’un bleu léger ; avec le dernier, les deux étoiles se voyaient admirablement bien. » Les étoiles doubles sont, en effet, la meilleure épreuve pour mesurer la puissance des lunettes.

En 1829, on essaya à l’Observatoire de Paris, une bonne lunette de 8 mèt. de long et de 33 c. de diamètre construite par Cauchoix. Elle fut refusée par Arago, qui n’aimait pas Cauchoix. Sir James South l’acheta pour l’Angleterre, et en fit cadeau à l’Observatoire de Dublin. On l’a installée il y a seulement quelques années, et le directeur de cet Observatoire, M. Brunnow, déclare que c’est une des meilleures qu’il connaisse.

En 1833, Mertz livra à l’Observatoire de Bogenhausen une lunette de 28 cent. d’ouverture et de 5 mètres de longueur. Le même opticien termina en 1838 un objectif de 38 cent. et de 7 mètres de distance focale pour l’Observatoire de Pulkowa. C’est encore aujourd’hui l’un des meilleurs instruments qui existent et l’un de ceux auxquels on doit les plus brillantes découvertes : il est entre les mains de Struve. Il supporte des grossissements de 1 000 et au delà.

En 1840, Lerebours termina pour l’Observatoire de Paris un objectif de 38 c. de diamètre et de 8 mètres de foyer. Les opticiens anglais construisirent à la même époque une lunettes de mêmes dimensions pour l’Observatoire de Cambridge (États‑Unis). Ces trois lunettes, de 14 pouces (Pulkowa, Paris et Cambridge), étaient les trois plus belles lunettes des observatoires au milieu de notre siècle. Malheureusement, celle de Paris ne réalisa pas les espérances qu’on avait fondées sur elle. Le verre s’altéra, et elle ne put servir. Arago l’avait déjà représentée fonc-