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Page:La Nature, 1874, S1.djvu/124

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LA NATURE

s’ouvre de l’est à l’ouest, puis du sud au nord, coule le Tchambezé, longtemps confondu avec le Zambèse, dont il est cependant séparé par la chaîne du Koné. Ce cours d’eau se déverse dans un premier lac, le Bangouélo, en sort sous le nom de Louapoula, se perd dans un second lac, moins grand que le premier, le Moéro. En sortant de ce lac, la rivière, sous le nom de Loualaba, fait un coude énorme dans l’ouest après avoir formé un dernier lac, l’Ouleughé, qui porte ses eaux au Loufira, grande rivière qui coule à l’ouest des lacs et se dirige au nord. Qu’est ce que le Loufira ? où va-t-il après avoir reçu les eaux de la chaîne des lacs qui commencent au Bangouélo ? Telle est la question qui divise les géographes ; les uns, et Livingstone le premier, veulent y voir la tête du Nil ; les autres, comme M. Behm, de Gotha, veulent en faire la tête du Zaïre, enfin certains autres le rattachent au Zambèse. Le peu de place dont nous disposons nous empêche d’entrer dans la discussion de ces différentes hypothèses, et nous nous bornons à exposer l’état de la question ; mais nous pouvons dire cependant, que la découverte par le docteur Schweinfurth d’un cours d’eau, coulant de l’est à l’ouest et barrant le chemin au Loufira, semble enlever toute vraisemblance à la supposition de Livingstone.

La maison de Livingstone à Udjidji.

Nous avons reçu, depuis cette époque, d’autres nouvelles de Livingstone qui n’ont pas ajouté de nouveaux détails à ceux déjà connus ; puis, pendant quatre ans, le silence se fait sur le voyageur. L’Angleterre émue organisa à grands frais une expédition qui, par des causes qu’il nous est difficile d’apprécier, échoua dès son début Fort heureusement un reporter américain, M. Stanley, avait, dans le courant de 1871, pénétré jusqu’à Udjidji, vu Livingstone et rapportait des nouvelles rassurantes et des lettres du grand voyageur. Le résultat le plus important du voyage de M. Stanley fut son exploration, avec Livingstone, du lac Tanganyika, dans toute sa partie septentrionale. Il constata que le Rouzisi, loin de sortir du lac, comme on le prétendait, s’y jetait au contraire, ce qui ne serait pas d’accord avec cette affirmation de Baker, que le Tanganyikaest une extension de l’Albert Nyanza. On sait par quels miracles de ténacité, de patience M. Stanley a retrouvé le célèbre voyageur anglais. La librairie Hachette vient de publier les impressions de voyage de M. Stanley[1] ; nos gravures sont extraites de ce bel

  1. Comment j’ai retrouvé Livingstone. 1 vol. in-8°, illustré. L. Hachette et Cie, 1874.