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Page:La Nature, 1874, S1.djvu/50

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LA NATURE.

tels que des guanos, des urines, etc. ; deuxièmement, on peut tuer le puceron par une immersion ayant, en outre, l’avantage de fournir à la vigne des sucs abondants ; c’est le procédé Faucon ; — troisièmement, on peut avoir recours à des insecticides variés, tels que le sulfure de carbone, l’insectivore Peyrat, l’ingrédient Desailly pour le chaulage des grains, etc. La viticulture est donc maintenant convenablement armée pour combattre son ennemi ; mais avant une campagne nouvelle, il sera impossible de savoir quel est le meilleur instrument à employer pour assurer la victoire.

Séance solennelle de la Société royale de Londres. — La Société royale de Londres a tenu sa séance annuelle, le dernier lundi de novembre, dans le nouveau local de ses séances. Sir Georges Beddel Airy a résigné la présidence, après avoir résumé l’état actuel des travaux de la société pendant la session qui vient de s’écouler.

M. Williamson, l’ancien président de l’Association britannique, a été, dans la session de Bradford, nommé secrétaire pour la correspondance étrangère, en remplacement de M. Miller, le savant professeur de minéralogie à l’Université de Cambridge.

Comme nous l’avons dit dans notre compte rendu, M. Williamson est professeur de chimie à l’Université de Londres.

La médaille Copley a été décernée à M. Helmholtz, de Berlin, pour l’ensemble des travaux sur la physiologie. Les principaux sont : la Conservation de la force, 1847 ; les Leçons d’acoustique, 1863, et le Manuel d’optique physiologique, 1867. M. Helmholtz fait partie, depuis 1860, de la Société royale de Londres en qualité d’associé étranger.

Deux médailles royales ont été décernées, dans la même séance : la première à M. Allmann, professeur d’histoire naturelle à l’Université d’Édimbourg, pour ses travaux, et notamment ses travaux sur les hydroïdes et les polyzoaires ; la seconde médaille a été décernée à M. Roscoë, professeur au collège Queen à Manchester. Il est inutile de dire que cet honneur lui a été conféré pour le récompenser de ses travaux sur l’analyse de la lumière à l’aide du spectroscope, mais quelques-uns de nos lecteurs ne savent peut-être pas que ce savant s’est distingué également dans l’étude des composés du vanadium. Les mémoires de M. Roscoë se trouvent presque tous insérés dans les Mémoires et le Transactions de la Société royale.

Quelques jours auparavant, la Société avait procédé à ses nominations annuelles de membres correspondants.

La France a obtenu une nomination, celle de M. Hermine, membre de l’Académie des sciences.

La Belgique, une nomination, celle du vénérable Omalius d’Halloy, célèbre géologue, président du Sénat belge.

La Russie, une nomination, celle de M. Otto Struve, directeur de l’Observatoire de Pulkawa.

Les États-Unis, une nomination, celle de M. Assa Gray, professeur à l’Université de Cambridge.

L’empire d’Allemagne a eu, à lui seul, deux nominations, le professeur Erman, de Berlin, et le professeur Hente, de Gœttingue. À la suite de la mort de M. de la Rive, deux places sont encore vacantes dans la liste des associés étrangers.


CORRESPONDANCE

Nous publions très-volontiers la lettre suivante que l’on nous envoie d’Italie, et qui a déjà été insérée dans le Roma giornale del mattino :

« Monsieur le Directeur,

Dans l’estimable revue scientifique, publiée à Paris sous le titre : la Nature, on lit, à la date du 19 juillet 1873, une relation du tremblement de terre de Bellune. L’auteur m’attribue la prévision d’un nouveau volcan au milieu des Alpes. Voici ses propres paroles « Ce tremblement de terre semble donner raison au professeur Palimieri, qui prétend qu’un volcan finira par sortir au milieu des Alpes. C’est le voisinage du mont Baldo que le directeur de l’observatoire vésuvien a indiqué pour la place du futur cratère. » Il me semble nécessaire de déclarer que je n’ai jamais songé à un pareil pronostic, qui est bien loin de mes convictions. Dans les conditions présentes de notre planète, il est possible qu’un volcan qui paraissait presque éteint se ranime tout à coup, mais il ne semble guère possible qu’un volcan nouveau jaillisse subitement dans une région qui n’a jamais été volcanique. — On connaît plusieurs volcans qui, après quelques siècles de repos, se sont réveillés, comme cela est arrivé au Vésuve, aux Champs Flegrei, à Santorin, etc. Mais qu’il s’ouvre un nouveau volcan dans un terrain qui n’a jamais été le théâtre d’éruptions, c’est une chose au moins peu conforme à nos idées sur la nature du globe terrestre. « Quand les tremblements de terre, dit Humboldt, persistent dans un pays, les populations prévoient presque toujours l’apparition d’un volcan, mais le pronostic se confirme rarement. » L’histoire, au contraire, nous prouve que le plus souvent les grands tremblements de terre précédaient les grandes éruptions de quelque volcan, quoique placé à une distance notable. »

« Luigi Palmieri. »

Nous remercions l’honorable savant italien de la rectification qu’il a cru devoir adresser à la Nature ; la prédiction qu’il dément, et que l’auteur de l’article sur le tremblement de terre de Bellune, a mise sur son compte, a été annoncés dans un journal italien. C’est sur la foi de la feuille italienne que la phrase précédemment citée a été publiée dans la Nature.


BIBLIOGRAPHIE

Les Passages de Vénus sur le disque solaire. — Passage de 1874, par M. Edmond Dubois. — 1 vol. in-18. — Gauthiers-Villars. Paris, 1873.

Aucune question astronomique n’a soulevé plus de débats, provoqué plus d’attention, que celle de la recherche de la distance de la terre au soleil, par l’observation d’un passage de Vénus sur le disque solaire. Le dernier passage de Vénus sur le soleil a eu lieu, il y a cent quatre ans ; il revient occuper le monde savant, et tous les astronomes se préparent à observer le prochain passage de Vénus le 9 décembre 1874. M. E. Dubois rend un service réel en traitant une question d’une si grande importance, qui produit déjà une véritable agitation dans le monde savant.

Tables barométriques et hypsométriques pour le calcul des hauteurs, par M. R. Radau. — 1 brochure in-18. — Gauthiers-Villars. Paris, 1874.

Instruction sur les paratonnerres adoptée par l’Académie des sciences. — 1 vol. in-18. — Gauthiers-Villars. Paris, 1874.

Ce livre comprend les trois rapports rédigés successivement par des commissions nommées au sein de l’Acadé-