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LE GRAND BALLON CAPTIF À VAPEUR
DE M. HENRI GIFFARD.
(Suite. — Voy. p. 295 et p. 305.)

La confection du ballon captif s’exécute dans un grand atelier qui mesure 28 mètres de longueur sur 14 de large. Cet atelier est construit dans la cour des Tuileries, du côté du pavillon de Flore, à l’un des angles du terrain qui a été concédé à M. Henri Giffard.

L’étoffe dont nous avons donné la description a été livrée en 46 pièces de 90 mètres de longueur environ, sur 1m,10 de large. Chacune de ces pièces est d’abord soumise à un étirage qui a pour but d’éprouver sa résistance et de vérifier sa solidité.

Notre figure 2 représente cette intéressante opération. Chaque extrémité de la pièce déroulée est pincée entre deux tiges de fer, serrées à l’aide de boulons ; l’une des extrémités de l’étoffe est attachée à un poteau et maintenue fixe ; l’autre extrémité que notre gravure montre sur le premier plan, est reliée à un treuil par l’intermédiaire d’un peson qui mesure en kilogrammes l’effort auquel l’étoffe est soumise. Quatre hommes tournent le treuil jusqu’à ce que le peson indique un effort de 1 000 kilogrammes ; cet effort dépasse de trois fois au moins celui que la pression du gaz devra exercer sur le tissu quand l’aérostat sera gonflé. Il est le tiers de celui qui serait nécessaire pour rompre l’étoffe.

Pendant cet étirage, l’étoffe s’allonge d’une manière très-notable, de 5 pour 100 de sa longueur environ. On la laisse soumise à l’action de la traction de 1 000 kilogrammes pendant 15 minutes. L’opération n’a pas seulement pour but de vérifier la solidité du tissu ; elle est aussi destinée à prévenir ses déformations postérieures sous l’influence de la dilatation du gaz, et à éviter que le vernis superficiel, beaucoup moins extensible, ne puisse craquer ; cela se produirait infailliblement si l’étoffe qui lui sert de support venait à s’allonger. Nous dirons d’ailleurs, une fois pour toutes, que rien n’est abandonné au hasard dans la confection du ballon captif ; M. Henri Giffard, dans cette construction