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naître spontanément ; on se demande surtout s’il n’a pas existé des conditions où il ait pu prendre naissance à la façon des composés chimiques ordinaires (fig. 5).

Fig. 5. — 1. Myxastrum radians ayant absorbé des diatomées et des infusoires. — 2. Réseau protoplasmique du Myxodictium sociale.


Fig. 6. — Kyste de Protomyxa aurantiaca rompu et montrant les phases flagellifère et amiboïde des Zoospores.

Aucune réponse péremptoire n’a été faite à ces questions, qui supposent d’ailleurs la réalité d’une substance vivante primitive autre que celles que nous connaissons et plus simples qu’elles.

Il faut ajouter cependant que dans aucun cas cette formation spontanée n’a pu être observée. Toute masse de protoplasma est capable d’en produire de nouvelles semblables à elle : l’observation montre tous les jours des masses de protoplasma en train de se reproduire, elle n’en a jamais montré en train de se produire. On ne sort pas actuellement de la limite des faits constatés en affirmant que toute masse de substance vivante primitive doit son origine à une masse de substance semblable à elle-même.

Fig. 7. — 1. Actinosphærium Eichhornii dévorant des stentors. — 2, 3. Vampyrella dont l’une a dévoré des diatomées et l’autre (3) absorbé le contenu d’une cellule d’algue.

On n’en a pas moins comparé cette substance primitive, d’ailleurs hypothétique, à certains composés chimiques et quelques savants ont pris prétexte de cette assimilation pour affirmer qu’en présence des progrès rapides et continus de la chimie organique, il n’était pas défendu d’espérer que l’on trouverait un jour le moyen de réaliser la synthèse du protoplasma, de créer de toutes pièces la vie dans les laboratoires.

S’il est vrai que le protoplasma ne soit qu’un composé chimique, les innombrables et magnifiques conquêtes faites par la chimie orga-