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Page:La Nouvelle Revue, vol. 1, 1879.djvu/5

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sciences cosmologiques en astronomie, en mathématiques, en chimie. La fin du XIXe donnera-t-elle corps aux éléments épars des sciences sociales en économie, en histoire, en politique ?

Est-ce que la raison moderne, rassurée par la découverte des lois qui ordonnent et classent tant de faits d’apparence contradictoire, se trouble encore lorsqu’un nouveau terrain d’observation surgit ? Au milieu de ces innombrables travaux de physiologie, de paléontologie, d’ethnologie, de linguistique, d’archéologie, d’histoire, de jurisprudence, une grande et saine conviction pénètre les esprits : c’est que la science, par la connaissance des lois physiologiques, donne à l’homme le religieux sentiment de l’ordre dans la nature, ordre qui, chaque jour, s’affirme plus absolu et qui ne peut être que constaté une fois de plus, non détruit, par un ensemble de phénomènes vivants.


Les tâtonnements d’une fausse science politique, d’une sorte d’alchimie sociale, inspirent des systèmes bizarres, dont les formules entraînent les visionnaires à la recherche de la pierre philosophale, exaltent l’esprit des ignorants, provoquent à l’appel du miracle. Dans le chaos informe, où semblent flotter encore à l’heure présente les impulsions des forces sociales, beaucoup de troubles s’excitent, bien des courants qui pourraient être dirigés se heurtent en sens contraire et se neutralisent. Des conditions factices de gouvernement se créent ; l’arbitraire naît d’exigences irréalisables ; des réactions violentes succèdent à des actions violentées.

La politique, tantôt imposée par ceux qui prétendent décréter la fin des malheurs publics et la paix universelle,