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762 LA NOUVELLE REVUE négation des phénomènes électriques par exemple. Malheureusement le spiritisme, considéré comme science, est encore à ses premiers pas. Des faits ont été constatés mais, pour les expliquer, nous tombons dans les hésitations et les contradictions. Ceux à qui les initiés demandent la lumière ne peuvent la leur donner complète. La langue qu’ils parlent n’est plus la nôtre, ils ont quitté le domaine des choses fmies ; ils ne voient et ne sentent plus a notre point de vue terrestre, il leur faut un effort et une permission spéciale pour se mettre à notre portée. C’est du moins ce qu’ils lais sent comprendre. Mme Noeggeralt a recueilli dans son livre une série d’instructions et de causeries, qu’elle dit faites par les esprits à travers les médiums. Mais comment garantir la source de ces messages ’ . ’ Aksakolf, dont Mme Noeggeralt invoque le nom et l’autorité ne démontre-t-il pas qu’un très grand nombre de communications reçues ainsi ont une source terrestre. Pour ma part, j e croirai difficilement qu’un esprit ayant quitté ce monde se plaise à revenir y dicter une ballade ou une élégie. Une bonne partie des communications citées dans la Survie est d un ordre plus élevé. La vertu la plus haute y est prêchée. Faire le bien, chaque fois que l’occasion se présente, sans en chercher la récompense, pratiquer la charité, l’amour du prochain

travailler au perfectionnement de son âme de toutes façons, par la vertu et aussi par l’intelligence, voilà ce qui est recommandé. Quelle que soit la source de cet enseignement, i l n’en est pas de meilleur, de plus propre à faire progresser nos sociétés humaines. JEAN DARRIC. Dictionnaire classique français-allemand et allemand-français, par J.-N. Charles et L. Schmitt. (Ch. Delagrave, éditeur à Paris.) — Ce nouveau dictionnaire se distingue des précédents et mérite l’attention en ce sens qu’il n’est pas résumé en une sorte de lexique à l’usage des écoliers

mais que, sous son volume à dimension restremte, i l peut aussi bien être utile aux jeunes élèves qu’au corps enseignant, aux traduc teurs et à ceux que leurs travaux amènent à connaître et à rechercher les finesses comme les idiotismes d’une langue. Pour le démontrer, en même temps faire l’éloge de ce travail intelli gent et consciencieux, j e prends un mot au hasard afin de prouver com ment l’analysent et en synthétisent les dérivés. Exemple

Soldat, s. m. (der) Soldat ;gén. -en

(der) Krieger (guer rier). — Soldat de première classe, (der) Gefreite, gén. en- (exempt}

s. du génie, (der) Pinnier ; s. musicien, (der) Hoboisl, gén. -en

du train d’artillerie, (der) Trainsoldat

s. du tram de derrière, de devant, (der) Border, (der) Ilinterreiter. — I l s’est élevé du rang de simple s. er hat von derszikeaufgedient ;il resta simple s. er blied ein gemeiner Soldat ; i l montra la franchise d’un s., er hatte Soldatischen Freimulh. GEORGES SÉNÉCHAL.