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Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/132

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DE LA PÉROUSE.

procurer, les naturels ne s’en prévalussent pour n’en plus vendre dans la suite à une moindre valeur.

Il n’établira qu’un seul magasin pour les deux frégates ; et pour y maintenir le bon ordre et prévenir tous les abus, il chargera spécialement un officier de traiter avec les sauvages, et il désignera les officiers mariniers ou autres personnes qui devront faire sous ses ordres le service du magasin. Aucun officier, ou autre personne des états-majors ou des équipages, ne pourra, sous quelque prétexte que ce soit, faire aucune espèce d’échange, à moins que le sieur de la Pérouse ne lui en ait donné la permission expresse, et n’ait réglé le taux de l’échange.

Si quelqu’un des gens de l’équipage dérobait, pour le porter à terre, quelque effet appartenant aux bâtimens, ou quelques marchandises destinées pour les échanges, le sieur de la Pérouse le ferait punir suivant la rigueur des ordonnances ; et il punirait plus sévèrement encore ceux qui, étant de service au magasin, auraient abusé de sa confiance, et détourné des effets pour en traiter en fraude.

Il prescrira à tous les gens des équipages, de vivre en bonne intelligence avec les naturels, de chercher à se concilier leur amitié par les bons procédés et les égards ; et il leur défendra, sous les peines les plus rigoureuses, de jamais employer la force pour enlever aux habitans ce que ceux-ci refuseraient de céder volontairement.

Le sieur de la Pérouse, dans toutes les occasions, en usera avec beaucoup de douceur et d’humanité envers les