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DE LA PÉROUSE.

toutes les deux. Cette pratique tient, sans doute, à la superstition : ils se font des incisions dans différentes parties du corps, et sur-tout aux jambes. Au reste, Anderson remarque qu’ils sont fort mauvais chirurgiens, puisqu’il a vu un bras très-mal coupé, et une luxation de la même partie, qui n’était point réduite après plusieurs mois. Cependant ces insulaires connaissent, suivant lui, les blessures mortelles, et placent des éclisses sur les membres fracturés ; ils introduisent même dans les plaies avec esquilles d’os, un morceau de bois pour tenir lieu des os sortis ; et Anderson a vu des cicatrices de coups de pique, qui annonçaient la cure de blessures que nous aurions jugées mortelles. Enfin, des hommes d’O-Taïti, que l’on appelle tahoua, s’occupent de l’incision du prépuce chez les enfans, et ils la pratiquent d’un seul coup avec une dent de requin ; ils guérissent l’enflure qui survient à cette partie, avec des pierres chaudes qu’ils y appliquent. Les faits qu’il nous paraît important de recueillir sur cette partie de la chirurgie, peuvent se réduire aux suivans :

1°. Les luxations, les fractures, les hernies, et les maladies chirurgicales en général, sont-elles très-communes chez les hommes qui vivent dans l’état de nature ?

2°. Quels moyens emploient-ils pour guérir ces différentes maladies ?

3°. Ont-ils quelques instrumens particuliers ? Quelle est leur forme, leur matière, leur usage ? En acheter, et en faire la collection.