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DE LA PÉROUSE.

l’époque où arrivées en France, on sera disposé à semer les graines : elles n’exigeront d’autres soins pendant la traversée, que d’être placées dans l’endroit du vaisseau le moins exposé aux variations de l’atmosphère des parages qu’on rencontrera ; elles doivent être préservées aussi de trop d’humidité, et sur-tout de la grande sécheresse.

Parmi les semences, on n’est point encore sûr qu’il n’en existe pas plusieurs dont il soit impossible de retarder la germination, telles que celles des palmiers, des myrtes, des rubiacées, et en général toutes celles dont les graines sont remplies par un corps corné, et qui n’ont qu’un très-petit embryon logé dans une petite cavité ; ces familles sont nombreuses en beaux arbres, la plupart utiles. Le peu de réussite des semences de ces arbres, qui nous ont été apportées avec beaucoup de précautions, semble prouver cette impossibilité : il convient donc d’employer d’autres moyens pour se procurer ces êtres intéressans. Nous croyons qu’il conviendrait de semer les graines à mesure qu’on les récolterait. Il faudra pour cet effet avoir un coffre auquel on pourra donner les dimensions ou l’étendue qu’on jugera nécessaires à la quantité de graines qu’on aura à y mettre, mais auquel on ne pourra donner moins de vingt pouces de profondeur. Ce coffre doit être rempli d’une terre meuble substantielle, qu’on prendra à l’instant du besoin, dans un lieu fertile en plantes : on y semera les graines fort près les unes des autres, à différentes profondeurs ; les plus grosses, comme les cocos des