Page:La Phalange, tome 4, 1846.djvu/190

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Il ne suffit pas d’avoir montré ces trois concordances entre l’harmonie musicale, l’harmonie planétaire et l’organisme humain pour prouver que les études analogiques ne sont pas de simples spéculations dépourvues de base. J’ai cru ces développements nécessaires pour rectifier les erreurs qui s’étaient glissées dans le dernier numéro.

En outre, à la page 58, lignes 29, lisez d’Orient en Occident, au lieu d’Occident en Orient. — Au tableau p. 59, rétablissez le mot régi : clavier de réserve régi par deux ambiguës. Enfin, p. 60, ligne 20, au lieu de richesse analogique, lisez recherche analogique. B……… y

les femmes de byron.


Vuoi tu, Bellezza, un risonante
Udir inno di lode, e nel mio petto
Un raggio tramandar del tuo sembiante ?

Vincenzo Monti.


Les poètes sont les amants et les révélateurs de la beauté infinie. Le chœur mystique du second Faust en a chanté le vivant symbole, et le souffle de Dante emporte Béatrice aux sphères paradisiaques. Serait-ce là cette glorification de la femme, due à la plupart des traditions théogoniques de la vieille Asie, et dont les évangélistes ont incarné le type en Marie, mère de Jésus ? Le critique moderne qui s’est efforcé de donner une raison d’être purement mystique à cette idéalisation féminine, qu’ont poursuivie, à cinq siècles d’intervalle, la Divine Comédie et le poème de Faust, est-il en droit d’y découvrir une telle analogie ? En a-t-il saisi ou dénaturé le sens ? Ces questions premières veulent être résolues tout d’abord. Il y a donc, dit-il, un sexe chez les âmes ? un weibliches-wesen, selon Gœthe, une Donna mistica selon Dante. Ce commentaire est au moins frivole. Nul n’est bien venu de systématiser les divins caprices des poètes au profit d’un tel mysticisme ; et, pour objection suprême, il faut se souvenir que, si l’esprit est contraint de revêtir ses types les plus excentriques de formes conventionnelles, dont le choix seul lui est acquis, il n’en est pas moins vrai que la perfection idéale, vers laquelle il aspire de toutes ses énergies ne peut avoir de sexe dans le sein de Dieu. L’idéal féminin, — soit le féminin éternel de Gœthe, soit l’effusion platonique de la Vita Nuova, devenue symbole théologique dans la Divine Comédie, — ne doit donc être considéré que comme une forme particulière et admirable de l’aspiration humaine, et non comme le dogme d’un mysticisme transcendental révélé au xive siècle d’après certaines idées de Platon, et renouvelé au xixe siècle. L’acceptation aveugle de la forme fausse donc l’entente des hautes poésies, et je dois dire que le commentaire de la mystique du second Faust constitue une erreur radicale. — Mais il est un autre ordre de femmes idéales-humaines ; ce sont elles qui me feront insister. Il faut rendre grâces aux poètes de ces figures charmantes qui se détachent harmonieusement de leurs œuvres, comme font ces statuettes d’anges qui