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Paysage


Le paysage, en sa morne âpreté,
Est animé du charme doux et triste
De quelques fleurs de rose et tendre ciste,
Filles des bois désolés par l’été.

Un chêne-liège énorme et séculaire,
Rouge de sang et le tronc écorcé,
Allonge seul, sur le plateau dressé,
Une ombre maigre et rare sur la terre.

Longeant le lit d’un ravin desséché,
La route court dans la campagne aride,
Où par moments, tinte, en l’azur torride,
Un clocher grêle à l’horizon caché.

Et dans une tartane jaune et verte,
On voit passer, en robe de couleur,
Allegria plus fraîche qu’une fleur,
Qu’emporte au loin un trot de mule alerte.