Aller au contenu

Page:La Princesse Maleine.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moins un peu de lune et d’étoiles entre les arbres.

MALEINE.

Connais-tu le chemin, nourrice ?

LA NOURRICE.

Le chemin ? Ma foi non ; je ne connais pas le chemin. Croyez-vous que je connaisse tous les chemins ? Vous avez voulu aller à Ysselmonde ; moi, je vous ai suivie ; et voilà où nous en sommes depuis douze heures que vous me promenez par cette forêt, où nous allons mourir de faim, à moins que nous ne soyons dévorées par les ours et les sangliers ; et tout cela pour aller à Ysselmonde où vous serez bien reçue par le prince Hjalmar quand il vous verra venir, la peau sur les os, pâle comme une fille de cire et pauvre comme une qui n’a rien du tout.

MALEINE.

Des hommes !

LA NOURRICE.

N’ayez pas peur ! mettez-vous derrière moi.

Entrent trois pauvres.