Page:La Psyché, Volumes 1 à 6, 1826.djvu/738

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


 

Au pied de la montagne il parviendra peut-être !
Mais qui jamais toucha son sommet éternel ?
Nul pied ne l’a foulé ; nul oiseau n’y pénètre ;
Rien !… que les vents de l’air, ou les rayons du ciel !

Ainsi tu m’apparais, incertaine, inconnue,
Beauté, que je cherchai dès l’aube de mes jours !
L’aube a fui :… de midi l’heure est presque venue,
Et sans t’atteindre, hélas ! je te cherche toujours.

Je ne t’atteindrai point, montagne inaccessible !
Mais, de loin rayonnant, ton front toujours visible,
Sert de but à ma course, et de phare à mes pas ;
Je ne t’atteindrai point !… Mais ta clarté chérie,
Aura du moins doré l’horizon de ma vie,
Et détourné mes yeux des fanges d’ici-bas !

Jean Polonius.