Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/127

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L’occasion perdue.


Une après-midi, vers l’heure de none, Perceval passait par un carrefour où était érigée une belle croix ; auprès s’élevait un grand arbre à la ramure immense. Perceval s’arrêta pour l’admirer ; tout à coup il y découvrit deux petits enfants tout nus, qui couraient de branche en branche, jouaient et par moments s’embrassaient mignonnement. Longtemps Perceval s’amusa à les regarder ; puis, craignant encore quelque sortilège, il les conjura au nom de la Sainte Trinité de lui dire s’ils étaient de Dieu. Les enfants s’arrêtent et l’un des deux, s’asseyant sur une branche, lui répond :

« Chevalier qui nous as conjurés, sache que nous sommes des créatures de Dieu et que nous sommes venus du Paradis terrestre exprès pour te parler. Nous savons bien qui tu es, Perceval, et que tu poursuis la Quête du Graal. Prends