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Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/158

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Et le vieillard enlace Bohort plus étroitement. Lyonel lui décharge un tel coup d’épée qu’il lui tranche la nuque jusqu’à la gorge ; le corps du pauvre vieux se roidit de l’angoisse de la mort.

La fureur de Lyonel n’est pas apaisée : il commence à délacer le heaume de Bohort pour le lui enlever. En cet instant passait, par la volonté de Dieu, Calogrenant, l’un des bons chevaliers de la Table Ronde. Il voit le cadavre, il reconnaît Bohort étendu, sans mouvement, et Lyonel qui va l’égorger. Il saute à terre, empoigne Lyonel et le tire si fort qu’il lui fait lâcher prise.

― Qu’est-ce donc, Lyonel ? Avez-vous perdu la raison, que vous voulez tuer votre frère, l’un des meilleurs hommes du monde ?

― Comment, fait Lyonel, vous le défendez ? Si vous vous en mêlez je m’en prendrai à vous.

Calogrenant le regarde, interdit :

― C’est donc pour tout de bon, Lyonel, que vous faites mine de le tuer ?