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Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/195

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Très émus, ils ne savent que répondre. Élevant alors la voix, elle appelle les gens du château :

― Réjouissez-vous, votre bataille de demain est finie : demain je me soumettrai à votre coutume.

Tout le château est dans la joie, et les trois chevaliers sont traités avec plus d’honneur encore qu’auparavant.

Le lendemain on amena la lépreuse : son visage était si ravagé, si profondément rongé par le mal, qu’on se demandait comment elle pouvait vivre en de telles douleurs. Devant elle, la jeune fille présenta son bras à la lancette tranchante ; le sang jaillit et coula dans une écuelle d’argent.

« Madame, dit la jeune fille, voici que je suis à la mort venue pour votre guérison : priez pour moi ! »

Avec le sang sa vie s’écoule : elle se pâme. Puis, rouvrant les yeux à grand-peine, elle dit à Perceval :

« Cher frère, je me meurs. N’enfouissez