Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/32

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criminels anciens à demi rachetés, tous, qui depuis des siècles l’espéraient, sont a son approche délivrés, guéris, pardonnés. Du fond des temps prophétiques il s’avance au milieu d’une floraison de symboles qui, tous, rappellent l’avènement du Fils de David ou la Descente aux Enfers. Et l’on doute par instants si ce livre est l’histoire, faite à plaisir, d’un chevalier d’Artus, ou quelque paradoxale Vie de Jésus. Étrange et inoubliable figure que celle de ce Messie chevaleresque, dont le Moyen Âge, trois siècles durant, rêva !

Tel est le roman qu’on va lire : composé unique de fictions profanes, païennes même, et d’allusions chrétiennes, où la magie des vieux contes de fées se mêle à la sereine douceur des Évangiles. L’artiste inconnu qui composa cette œuvre était, au reste, un excellent écrivain. Il a su concilier le symbolisme très subtil avec le sens de la réalité concrète. Sa narration est vive, concise, et les tableau