Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

moi jusqu’à la rive du fleuve, car pour rien au monde je ne voudrais manquer un tel exploit. »

Et aussitôt elle descend par les terrasses du palais, suivie d’un long et gracieux cortège. À son approche les chevaliers s’écrient : « Tournez-vous, voici venir la Reine ! » Et les plus hauts seigneurs du royaume lui ouvrent le passage.

Alors Galaad, s’étant approché du rocher de marbre, saisit l’Épée par la poignée et la retira sans effort. Puis il la mit au fourreau et la passa à sa ceinture.

« Seigneurs, dit le roi, puisque vous êtes aujourd’hui tous rassemblés et que les aventures du Graal, je le pressens, vont bientôt vous disperser, je veux que ce jour soit célébré par un tournoi si magnifique que nos descendants en gardent l’éternelle mémoire ! »

Et, dans les prairies de Camaalot, ce fut une joute prodigieuse. Galaad, bien qu’il n’eût pas voulu prendre d’écu, abattait