Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/66

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Puisse-t-il vous conduire et vous protéger partout où vous irez !

― Dieu le fasse, amie, par sa digne pitié !

Lancelot a rejoint les autres qui l’attendaient. Ils s’éloignent par les rues de la ville, au milieu du deuil et des larmes de la foule, mais eux semblent joyeux. Le roi les accompagne, il ne peut se résoudre à les quitter.

Enfin il fallut se séparer ; au pied d’un calvaire la troupe s’arrête. « Le retour, dit le roi, va m’être plus pénible encore que l’aller ! Mais puisqu’il le faut, résignons-nous. » Gauvain ôte son heaume, et le roi le baise et l’embrasse longuement. Il dit adieu à tous en pleurant, puis, tandis qu’ils entrent dans la forêt, il reprend lentement le chemin de Camaalot. Solitaire, accablé du souvenir de sa jeunesse et de sa joie enfuies, il pense que l’événement qu’il a tant désiré lui a apporté la pire douleur, et que le plus beau jour de la Table Ronde en a été aussi le dernier.