Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

piteux et dolent, à l’abbaye d’où naguère le roi était sorti si fièrement. Puis, tandis que les médecins et les frères s’empressaient autour du blessé, il a remis l’Écu à Galaad. Tous deux reviennent à l’endroit du combat. De nouveau le Chevalier Blanc apparut soudain devant eux, mais cette fois il salua courtoisement Galaad, et puis commença en ces termes l’histoire de l’Écu :

« Quarante-deux ans après la Passion de Jésus-Christ, Joseph d’Arimathie, le gentil chevalier qui dépendit de la croix le corps du Seigneur et fut le premier gardien du Graal, s’en alla de Jérusalem avec toute sa famille. Guidés par les ordres de Dieu, ils arrivèrent à Sarras, cité du roi sarrasin Evalach, qui en ce temps-là était en guerre avec son voisin, le riche roi Tholomer. Quand Evalach fut sur le point d’entrer en campagne, Josèphe, fils de Joseph d’Arimathie, lui persuada que s’il restait dans l’erreur païenne il serait certainement vaincu.