Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/90

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ne les porte, procession splendide qui glisse dans l’air ainsi qu’un rayon de lune.

Quand le chevalier malade voit approcher le Saint Graal, il se laisse tomber à terre du haut de sa litière, joint les mains et s’écrie : « Beau Sire Dieu, qui par ce saint Vase que je vois avez fait en ce pays tant de miracles, Père, par votre pitié, faites que mon mal soit allégé ! » Il se traîne à la force des bras jusqu’au perron où s’est posée la Table d’argent avec le Saint Graal ; il se tire, il se hisse, et parvient à baiser la Table. Aussitôt il jette un long soupir et dit : « Ô Dieu ! je suis guéri ! » Puis il retombe étendu sur les degrés et reste là immobile comme s’il dormait.

Après être demeuré quelque temps, le candélabre repartit vers la chapelle ; et la Table d’argent et le Saint Graal suivaient, toujours portés par des mains invisibles.

Lancelot avait vu toute la scène merveilleuse ; mais soit qu’il fût trop las,