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les provinces arméniennes sous la domination russe. Quant à la Turquie, on peut se demander où s’arrêteront, à ce moment, les pertes qu’elle aura à subir.

Nous sommes persuadés que les Puissances parviendront aisément à faire comprendre à la Porte que l’exécution des réformes est plus encore de son intérêt que de celui des Arméniens.

En consentant à nommer un vali européen pour ses provinces arméniennes, le Gouvernement ottoman n’aura subi aucune atteinte à sa souveraineté ; quant à la forme sous laquelle l’Europe sera consultée sur le choix à faire, il sera facile de ménager les susceptibilités de la Porte.

Grâce à cette mesure, la Turquie éviterait les secousses qui ne manqueront pas de se produire sur ses frontières de l’est et dont personne ne saurait prévoir les conséquences, si l’état actuel des provinces arméniennes durait quelques années encore. La mise en valeur de cette belle région, les bienfaits d’une administration moderne, la prospérité pour tous les habitants sans exception de cette partie de l’Anatolie, la sécurité pour sa frontière, voilà les profits que la Turquie pourrait recueillir si elle voulait se rendre aux conseils de l’Europe et écouter la voix de la raison.