Aller au contenu

Page:La Révolte - année 2 - numéro 33, 28 avril 1889.djvu/1

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

POUR LA FRANCE Unan........... Fr. 8— Sixmois............ -- »> 260 Troismois......... » 125 Les abonnements pris dans les bureaux de poste paient une surtaxe de 20 cent. 10 CENTIMES AVEC LE SUPPLÉMENT ORGANE COMMUNISTE-ANARCHISTE Paraissant tous les samedis Du 28 AVRIL av 4 MAI 1889, POUR L’EXTÉRIEUR Unan......<......Fr T Six mois . .> 8h Troismois .. . »1fl Les abonnements peuvent être pay”” timbres-poste de tous pays. ADMINISTRATION : 140, Rue Mouffetard, 140, PARIS A NOS AMIS L’apparition des devv derniers numéros nous ayant été trés difficiles à cause du manque de fonds, nous avions dû écrire avx camarades pour qu’ils fassent leur possible pour liquider la situation, nous voyant sur le point de ne pouvoir paraître cette semaine. Notre appel à été éntendu, nous remercions les amis de leur empressement.


THÉORIE ET PRATIQUE

De ces deux expressions, la première a un sens nettement déterminé, tandis que la seconde prête à l’équivoque. Lorsqu’un concept est réalisé, mis en action, on dit que de la théorie il passe à la pratique. Il y a aussi, mais dans le sens figuré, des personnages qui sachant profiter lestement des situations diverses, se disent pratiques, c’est précisément de ceux-là qu’il est question, car ce sont eux surtout qui, sous mille dehors, opposent une force considérable aux mouvements révolutionnaires et retardent le progrès.

Dans les arts, les sciences ou en sociologie, soit qu’on modifie ou qu’on détruise un système, une méthode ou une organisation, on doit toujours procéder logiquement si on tient à remporter définitivement la victoire.

Les anarchistes, certes, ont agi ainsi. Après s’être demandé quelles étaient les causes d’où découlait la monstruosité qu’on taxe de civilisation, ils ont débuté par une rigoureuse analyse de la société actuelle et en sont arrivés à déterminer les deux causes qui corrompent l’humanité et font dévier les sociétés de leur véritable destination : ces deux causes sont la propriété individuelle et l’autorité, synonyme de tyrannie, car il est absolument impossible de concevoir un maître sans qu’il y ait des esclaves.

La presque totalité des crimes ont un seul mobile : la possession et la jouissance de ce qu’on convoite ; or, comme cela n’est possible et réalisable que lorsque la fortune vous sourit et, d’autre part, celle-ci ne se montrant bonne fille qu’avec les puissants, il s’ensuit que deux sortes de folies étreignent l’espèce humaine : celle de l’or et celle des grandeurs.

Les lois, cette garantie de celui qui possède contre celui qui n’a rien, sont faites pour justifier et légaliser les crimes des puissants et punir les méfaits des petits.

Les anarchistes ayant donc compris que là était le véritable défaut, ont porté coups sur coups et si bien que, quoi qu’on dise, la conception anarchiste, le « fais ce que tu veux » est aujourd’hui posé dans tous les États.

Lorsque par l’observation profonde et sincère on a découvert le mal, il faut se demander quels sont les meilleurs remèdes à employer et surtout où ce changement doit conduire. En effet, il ne s’agit pas seulement d’attaquer une société marâtre pour les meilleurs et les déshérités, il faut en concevoir une qui soit exempte de ces défauts. Cela est très facile. Tout le monde veut le bien-être. Cela est-il possible ? On peut répondre hardiment : oui. Les produits agricoles et industriels suffisent largement à une population deux fois plus dense que celle qui gaspille ou végète sur la croûte terrestre. La misère provient donc du gaspillage des uns et de l’accaparement des autres.

Pour éviter cela, que faut-il faire ? Renverser la société actuelle, porter à la propriété individuelle et au principe d’autorité un coup dont ils ne puissent plus se relever et sur les ruines de ce monde épouvantable, en créer un autre où chaque être travaillant selon ses aptitudes consommerait suivant ses besoins.

Les grandeurs et la fortune devenant inutiles, les crimes dont ils sont les mobiles disparaîtraient et par un fonctionnement plus ou moins régulier, les êtres humains en arriveraient à l’harmonie.

Pour comprendre cela, il n’est certes pas nécessaire d’être exceptionnellement doué. Eh bien, il n’en est pas ainsi ! Tandis que tous nos efforts tendent à renverser le monde bourgeois, il en est des nôtres, ou qui se disent tels, qui nous opposent de prétendus arguments historiques, pour conclure à quoi ? C’est qu’on ne brûle pas les étapes et qu’avant d’arriver à l’anarchie, le peuple doit limiter ses prochaines révolutions aux démarcations que leur imagination ou leurs caprices auront tracées. Ce n’est pas flatteur pour ce peuple dont ils veulent s’en servir, car s’ils ont, eux, compris le problème sociologique, pourquoi supposent-ils le peuple assez bête et assez niais pour ne pas le saisir ?

Pourquoi, lorsqu’on a les mains pleines de vérités, les tenir sous le boisseau ?

Qui peut, dès aujourd’hui, indiquer quelle sera l’intensité et la durée de l’évolution ? Qui peut déterminer si la période révolutionnaire sera longue ou brève ? Qui peut préciser le point culminant qu’atteindra l’intuition plébéienne pendant cette période ? Prétentieux et pédant serait celui qui prétendrait pouvoir le faire. Puisque cela est impossible, pourquoi créer alors une quantité d’écoles ayant chacune son étape, sa phase spécifique ?

On ne peut nier que cette diversité d’écoles, dont les adeptes luttent parfois entre eux, ne soit une cause d’amoindrissement des forces révolutionnaires.

Deux personnes, vivant ensemble, avaient pris un billet de loterie ; le principal lot était un meuble. Rentrées chez elles, l’une dit : « Si nous gagnons le meuble, nous le mettrons là ». L’autre répondit : « Non ! Nous le mettrons ici. » Toutes deux tinrent bon et d’un mot à l’autre, elles finirent par se rosser mutuellement de coups… et elles ne gagnèrent pas le meuble.

Il est fort possible que le même fait se reproduise en période révolutionnaire, et les phasistes en seront pour leur étape ! Ce qui peut arriver, c’est que le torrent populaire dépasse les démarcations prétentieuses des uns sans atteindre les illusions des autres. Mais ce qu’il y a de fatal, c’est que, sous prétexte d’être pratiques, beaucoup abandonnent le terrain révolutionnaire pour se lancer dans les luttes électorales, où l’intérêt personnel ne peut être satisfait qu’au détriment de celui de la foule.

Sous prétexte d’être pratiques, d’ex-anarchistes sont à la Chambre, d’autres veulent y arriver. Sous le prétexte d’être pratiques, les possibilistes ont fait un pacte avec la bourgeoisie. Sous prétexte d’être pratiques, de concessions en concessions, on en arrive à acclamer Carnot et à prendre la défense de la bourgeoisie elle-même. Il n’y a qu’un pas à faire, sûrement quelques « pratiques » le feront.

Il nous reste encore une illusion, pour ne pas dire une naïveté, c’est que ceux qui sont de bonne foi, voyant qu’ils font le jeu de la bourgeoisie, en se servant des moyens qui assurent la viabilité de ses privilèges, briseront avec cette méthode antirévolutionnaire et viendront occuper dans les rangs obscurs de la foule la place d’où ils pourront développer dans le peuple les théories révolutionnaires sous lesquelles succombera la société actuelle avec son cruel et triste cortège de maux.


LES TRADES-UNIONS DES GHIù0[S Les Heures de travail La réglementation des heures de traveil, pour les ouvriers de l’Union en Chine est établie, et personne ne doit dépasser ces limites. Ils sont payés selon la quantité de travail livrée. Le tissagé ne doit pas être prolongé au-delà de 9 heures du soir. Le travail des journaliers est fixé d’après l’usage. Les menuisiers travaillent 11 heures en été et9 heures en hiver, tandis qre les maçons travaillent une demi-heure de plus. Les manœuvres, moins payés, travaillent toute l’année sans en excepter le dimanche, et n’ont que quelques jours de loisirs à la fin de l’aunée. Cependant, c’est la partie la plus pacifique des travailleurs chinois ; ils ne s’agitent jamais, ne demandent jamais d’augmentation de salaires. L’Apprentissage Les lois de l’apprentissage sont très sévères chez les Chinois. Les orfèvres de Venkoyv n’acceptent, en apprentissage, que leurs neveux ou les fils d’autres travailleurs du même métier. Les Unions de l’Ouest éloignent, le plus possible, les femmes des industries dans lesquelles ‘les hommes sont occupés. Les travailleurs d’aigui /les font exception en permettant aux femmes et filles de leurs membres de percer les chas. Personne n’a permission de se marier en dehors coups..... et elles ne gagnèrent pas le meuble. 4 de l’Union. M u t i l é i m p r e s s i o n M a u v a i s e m e i l l e u r e c o p i e d i s p o n i b l e