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Page:La Révolution française et l'abolition de l'esclavage, t1.djvu/76

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prouve mieux le vice des lois, que leur inexécution.

Quand la raiſon publique s’élève cinquante années contre des réglemens, le Gouvernement ſerait inexcuſable d’y vouloir perſiſter.

L’affluence des denrées commerçables qui viennent de nos Colonies, doit conſtituer une partie eſſentielle de la richeſſe publique, & il ferait abſurde de la donner en profit & ſans réſerve à quelques particuliers qui ſe croiraient bientôt intéreſſés à diminuer la quantité de ces denrées, pour les vendre plus cher ; c’eſt le patrimoine national.

Les Compagnies excluſives brûlent ce qu’elles ne peuvent exporter, de même pendant ſoixante ans les Planteurs de nos Iles ont été réduits à jeter dans les pâturages les matières dont les Négocians de France ne ſavaient & ne voulaient tirer aucun parti. L’intérêt du Royaume & celui du Commerce eſt qu’il y ait beaucoup de denrées commerçables & beaucoup d’hommes employés ; l’intérêt particulier de chaque Négociant eſt de diminuer la quantité des objets commerçables, afin de les vendre plus cher, parce que c’eſt toujours la rareté qui établit le cher prix. Ainſi le Commerce excluſif nuit également aux Colonies & au peuple du Royaume. Tirer