Page:La Révolution française et l'abolition de l'esclavage, t5.djvu/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(6)

cipes, daignez, sages législateurs qui avez décrété les droits de l’homme, daignez étendre jusqu’à nous vos regards bienfaisans, ne gémissant plus sous le poids trop accablant pour nous, nous deviendront des hommes doux et paisibles, nous publierons à jamais le signalé service que vous pouvez rendre à la nature entière.

Nous nous empresserons de prévenir les besoins de nos frères et égaux, moyennant un modique salaire que le besoin de soutenir notre existance exige naturellement, non pas avec cette crainte servile, qui ne pourroit que nous rappeler au déréglement, mai$ avec un cœur prévenant, plein d’amitié et de reconnoissance, ce qui rendra nos services plus utiles, et en moins de temps qu’il ne sauroient être dans toute notre vie d’esclavage.

Peut-on s’opposer à ce que la nation française acquierre cette gloire ! À ce qu’elle entende retentir à ses oreilles, dans les siècles futurs, cette longue suite de bénédictions ! Les nègres ne sont-ils pas susceptibles, comme les blancs, d’être perfectionnés dans les sciences et les arts ?

Mais, on me dira, peut-être, que feront les propriétaires et les maîtres qui les ont achetés ? N'est-ce pas ruiner tous les Colons, tous les habitans propriétaires des plus riches plantations, qui ont employé leur crédit et leur fortune à les