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protecteurs de l’opprimé : pesez, nous vous en conjurons, pesez dans votre justice tous ces motifs, et approuvez-en, s’il se peut, les justes et vrais raisonnemens.

Que vos lois, vos vues lumineuses régénèrent les destinées des hommes, par la justesse et l’équité de vos décrets. Puissent les scélérats, qui n’aspirent qu’à la destruction de vos projets, périr ensevelis sous les cendres du feu qu’ils ont alimenté de leurs richesses trop souvent mal acquises !

Vous, au contraire, dont les desseins ne peuvent être enflammés par le flambeau de la discorde, qui n’envisagez dans toutes vos opérations, que le bonheur inaltérable des peuples, auquel vous travaillez avec un zèle infatiguaole, votre cœur n’est-il pas navré d’amertume sur notre malheureux sort ? Quelle cruelle douleur ! Nous sommes régis, dans ces deux parties du monde, par les mêmes lois, et cependant nous ne jouissons pas de l’honorable prérogative, de l’activité qu’accorde la glorieuse révolution française. Pourquoi donc cette différence, dans les droits, entre des hommes égaux ?

L’auteur de la nature n'a pas voulu nous donner l’intelligence de ses ouvrages ; mais il veut nous toucher par ses bienfaits. L’homme, en général, n’est estimable que par sa conduite, et par les sentimens qui