Page:La Révolution surréaliste, n02, 1925.djvu/17

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ENQUETE 15 veauté si pressante et si totale que rien ne les a jamais, avant ni après, égalées. Cette première initiation à une fête qu’il se donnera un jour, il essayerait de la décrire, si toute transposition verbale de la notion nouvelle désormais incorporée en lui ne lui apparaissait profanatrice. M.ANDRÉMASSON: M.MARCELNOLL; Le fait de donner à ma pensée une expression susceptibled’être comprisepar ceux qui la liront, voilà bien ce qui passe pour ma force, voilà bien ma faiblesse. Chaque jour, je constate que rien n’est, dit parce que l’homme a besoin de clarté et que les signesdésespérésde son inquiétude sont toujours les mêmes. Abandonnons l’orgueil, les déceptions, l’humiliation de la pensée devant le coeur, cet hiver je porte la tête haute. Qui m’appelle ? (je ne suis pas seul au monde ?) Je n’ai d’autre désir que de me tenir bien tranquille au soleil, à l’ombre, que d’avouer ma faiblesse, moi qui ne suis pas faible, et de tendre mes mains vers d’autres, très belles et que je sais. Maisl’ignoble exploitation de ce que j’aime par les autres, le sentiment que CELA NE PEUT DURER, m’obligent à la colère et au délire. Ma colère m’ordonne de me sacrifier et je me sacrifie journellement, parce que je suis libre. Depuis longtemps, je crois à la valeur de ce sacrificeet je ne me ménageplus, ma confiance en la vie devient de jour en jour plus forte et de jour en jour plus aveugle. Dans cette lutte pour gagner l’homme, je triompherai et je ne me réjouirai pas. Victoires, défaites, tout se heurte à l’héroïsme. Mais déjà vous vous attribuez mes armes que je ne dissimulepas. Je veux bien croire que vous rêvez, vous me frappez à la tête et au ventre, mais je vous montre mon coeur, neuf et pur comme au premierjour. Mestours, mes grimaces, c’est vous qui les ferez. Cela vous va si bien. Dernièrement, l’un des vôtres est venu me voir. Mais il me parlait de trop loin. Pour toute réponse,je lui ai montré le fleuvequi roulait à nos pieds, ce fleuvequi, peut-être, nous avait toujours séparés. Il disait : «Monimmensité,c’est un corps humain en perdition. » Alors j’ai dirigé mon regard vers le sien et comprenant ce qu’il ire demandait je lui ai donné un poignard. Quelques heures après, il s’en était servi, il avait « donné sa démission». D’autres viendront ; tous, ils répondront affirmativement à mes conseils, sans savoir si je serais plus heureux de les voir partir, bâtir des villes, fonder des royaumes. Et je vous promets formellement qu’aucun ne se ratera. Si je vis encore, c’est que je n’ai rien trouvé d’autre que moi-même à opposer à l’éternité. Vous sourirez, impunément, hommes de tous temps qui m’isolez avec des vieux mots faits pour vous : naïveté, candeur, d’autres encore que je ne connais pas. Je vous laisse sur un pied, votre journal à la main. Ouvrez-le, il porte en manchette cette phrase d’Oscar Wilde : « Ce qui est exprimé ne mérite plus l’attention. » Me voici encore, le désespoir est encore à la place de l’espoir, indulgent plutôt qu’implacable. Les autres ont acquis l’intelligenced’une destinée donnée, le mécanisme secret de cette destinée ne les effraiepas. Je suis quand même au milieu d’eux. El.qu’ils sachent;que si je bois, c’est pour briser ensuite le verre dans mes mains. Je ne suis pas un désespéré, je suis un mourant. Regardez comme mon sang coule bien maintenant. // estdel’habiludede ceuxquiouvrentuneriiquêli!de la fermeruussitôl,déposantdesconclusions, cherchantle plus grandcommundiu’scurdesréponsesprovoquées, leurconciliation. Il nousparaîtplusnaturel,no!contemporains entendus, de poserpourla premièrefoiscelle(pieslion: Le Suicide est-il une solution? P. S. — LaRévolutionSurréalisteprésentesesexcuses à MM.J. Evola,ThéoVanDocsburg,tlida-ield’Aidiarêdc, MicheDccourl,jValhanl.arrier,Louisde Conzagueh’ricU, PhilippeFslonnat,JosephDcpulin,Pierre Viclard,elc. maisrenonce(i publiertcurs réponses,nu l’(d>tmdutu:c fie matière.-., pourlesmis,le contenuîlecesrèjmii-.es, nnurles autres. Extraitd’une lettrede FERNANDFONTAINE, classe 1910,tuéle20juin101S: «JVO/Ioraimenl,cen’eslpassi amusantqueje lecroquis... El si je meurscroisbienqueceseracontrela France.» LireORIENTET OCCIDENT,par RenéGuenon(/.,; Radeau,w 1). LireEUSEBE,leplusgrandeluirini.’indu monde,n-" 1 et 2. Le 27Eévrier.ou ThéâtrePirandello’Rome),première représentationde Kiobè,d’AlbertSavinio.Conférence de LonîsAragon: L’Ouestfaitnaufrageau bordduciel.