Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/133

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lerie, comprit qu’il n’y avait pas un moment à perdre et fit courir sur les canons à la baïonnette, initiative qui fut favorisée par la négligence de l’ennemi. En effet, de toute la cavalerie accumulée derrière le retranchement, il ne se trouvait pas un seul poste à l’extérieur pour couvrir les pièces.

Notre infanterie, lancée au pas de course, arriva sur les canons sans laisser à leurs attelages le temps de nous les enlever des mains. L’entrée du camp, mal défendue contre l’impétuosité de cette surprise, fut forcée en un instant, le capitaine José Rufino avec ses chasseurs s’étant mis de la partie. Tous pénétrèrent comme un torrent dans l’enceinte, poussant et renversant tout ce qui se trouvait devant eux, dans un espace étroit où officiers et soldats, hommes et chevaux, ne faisaient que se gêner les uns les autres et cherchaient moins à se défendre qu’à gagner l’issue du camp sur la campagne. Tout ce qui ne fut pas tué ou blessé se déroba par la fuite.

Ces bonnes nouvelles, apportées par un exprès, nous trouvèrent au sommet d’un tertre qui domine la plaine et vers lequel s’était porté