Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/177

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pour notre ravitaillement, il nous en avait rapporté de grands sacs, ses arbres en étant alors chargés et devant l’être encore.

Personnellement, nous avions fait autrefois partie de la minorité qui opinait pour l’itinéraire proposé par Lopès, comme ayant l’avantage de nous permettre d’aborder par une voie plus facile le territoire paraguéen. Ce qui eût été alors le meilleur parti pour prendre l’offensive, l’était non moins pour la retraite ; il n’y avait pas à hésiter.

La plupart des officiers se prononcèrent aussi pour cette route sous la direction du guide, lequel affirma de nouveau et donna sa parole qu’en cinq ou six jours nous serions au Jardin, et qu’ensuite il ne nous en faudrait plus que deux ou trois pour atteindre Nioac, où nous pouvions encore devancer l’arrivée de l’ennemi. Ce plan fut adopté par le commandant.

Dernier beau jour pour José Francisco Lopès ! L’opinion de la troupe était tout en sa faveur, ainsi que celle des officiers et du chef. Il était investi par la confiance de tous, et avec une sorte de solennité, d’une autorité presque sans limites : la nécessité publique et la loi suprême