Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/195

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l’Apa. Le passage avait été rendu difficile par la pluie torrentielle du 13, et tantôt notre artillerie, tantôt quelques chariots, s’y trouvaient embourbés.

Nous étions dans une difficulté de ce genre, au moment de traverser un de ces étroits marais, lorsque des détachements de l’ennemi vinrent en bon nombre faire, non pas une charge, mais une sorte de reconnaissance assez prolongée pour nous donner lieu de croire à une intention d’engagement sérieux de leur part. Bientôt cependant ils se formèrent en colonne et se retirèrent, ce qui nous surprit, d’autant plus qu’il était venu derrière eux toute une nuée de tirailleurs qui, disposés par petits groupes, semblaient avoir en vue d’éclaircir nos rangs pour faciliter la besogne à leur cavalerie, dont il se montrait d’autres détachements prêts à entrer en action. Nous ne pouvions attaquer l’infanterie dans ces circonstances, et nous eûmes à subir son feu. Heureusement le tir fut mauvais, précipité, incertain, tel au reste qu’il nous avait toujours paru être chez les Paraguéens. Ils emploient de trop fortes cartouches qui donnent lieu à un grand recul : on dirait qu’ils songent